Les commerçants de mon écoquartier
Ce n’est pas plus cher surtout pour l’alimentation !
Je paie mon jambon 15€/le kilo chez mon boucher et un bout de plastique nommé jambon au même prix en supermarché. Pareil quand j’ai une fringale, je m’arrête dans les commerces alimentaires indépendants : sandwicherie bio, boulangerie de quartier, épicerie fine… j’évite McBeurk !
Chaînes de restauration rapide : j’imagine dégouliner dans mon oesophage des produits industriels, passés au rayon X assainissant et purgatif ! Je préfère mes petites adresses : dans le commerce de bouche la réputation précède la bonne marchandise. Le bouche à oreille et la vue de la fréquentation font le reste.
Sociologiquement, c’est quand même plus intéressant de donner du souffle à l’artisan qui vit à côté de chez nous. Si je passe dans la rue, ça embaume le vernis à bois et le cuir graissé. C’est plus important qu’on imagine de croiser l’odeur du vernis à bois de temps en temps. On ressent pleins de chmulmul vivants. Quand j’ai le moral dans les chaussettes, que mon épicier rajoute trois poignées de cerise ça me réchauffe le cœur. Je ne me sens pas anonymement isolée, des paires d’yeux et de mains s’agitent autour de moi. C’est plus rassurant qu’être coincé entre des entrepôts et des distributeurs automatiques, longer la tôle lisse et froide d’un grand magasin. J’ai lu un article du Monde sur l’industrialisation des espaces qui titre « Comment la France est devenue moche » : grands bâtis, grands axes de circulation, les commerces en périphérie et les quartiers dortoirs. On est les mieux placés pour entretenir et conserver un paysage humain autour de nous.
Petit bistrot du coin-du-bout-de-la-rue (pas Star fashion café si vous voyez à quoi je pense) et la baguette de ce midi, cordonnier, fleuriste, pressing, coiffeur, menuisier. Les artisans des produits qui durent. Les valises en cuir de nos grands parents et leurs lainages sont restés impeccables en 30 ans. Un achat une fois tous les 6 mois, un truc chouette et de qualité qui ne vous lâchera pas. « Ce qui est pas cher est trop cher » disait une vieille dame que j’ai connu.
L’enjeu c’est aussi ne pas enrichir les multinationales qui exploitent consommateurs et employés. Celles chez qui on achète sont les cousines de celles chez qui on travaille. Jouer la carte de la proximité, un quartier, c’est un mini bassin éco-économique !